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Conscient de la valeur archéologique
des oeuvres anciennes, Arthur Regnault, lorsqu'il restaure ou reconstruit
un édifice, s'attache à remployer les éléments
provenant de l'édifice antérieur, comme autant de témoins
d'une histoire dont il serait le relais.
Dans l'église de Pleurtuit,
il remonte l'ancienne croisée du transept dans l'entrée
et complète, par des copies modernes, la série de chapiteaux
romans surmontant les colonnettes. Au même en-droit, encastrés
au-dessus du linteau de la petite porte, subsistent les vestiges de la
croix du XVIe siècle de l'ancien cimetière Deux arcatures
brisées et leur chapiteaux sont également in-tégrés
à la construction tandis que les bénitiers, du XIVe siècle,
sont placés à l'entrée de la nef.
L'architecte agit selon le même principe avec le mobilier. A Epiniac,
il met en valeur un grand retable baroque en le plaçant au maître-autel,
remploie un dais de stalles du XVIe siècle ainsi qu'un devant d'autel
en bois doré qu'il insère dans une composition personnelle.
En créant le mobilier manquant, Arthur Regnault réalise
des ensembles homogènes dont le style s'accorde et dialogue avec
l'architecture.
A Maxent,
trois panneaux du XVIe siècle, provenant de la porte de l'ancienne
église, ont été ras-semblés et remontés
dans un cadre, dans la chapelle des fonts. Des scènes de la Genèse
(création d'Eve, Tentation d'Adam et Eve, chassés ensuite
du Paradis) y sont représentées en re-lief semi-méplat.
Près du maître-autel, les divers éléments de
l'ancien sacraire, en grès, ont été remontés
pour former un tabernacle ; ils illustrent les grandes figures du Nouveau
Testament : saint Pierre, saint Paul, saint Jean-Baptiste ou saint Jean.
Quelques panneaux introduisent un air de légèreté
en reprenant des motifs d'angelots, d'animaux ou de feuillages.
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