L'enquête :
Le recensement préliminaire à l'étude du patrimoine mobilier et architectural de la commune de Saint-Armel a été réalisé, concernant l'architecture, durant le mois de mai 2004 ; il a porté sur l'ensemble des oeuvres bâties avant le milieu du 20e siècle. Les dossiers qui suivent sont classés du général, ou du thématique, au particulier. Un peu plus de la moitié des 133 immeubles de l'architecture domestique ou agricole recensés par l'Insee en 1946 est documenté individuellement, l'autre collectivement sous forme cartographique notamment. Ces dossiers n'ont pas la prétention d'être exhaustifs, cependant, ils contiennent différents types d'informations : description, datation, historique, renseignements sur les matériaux, photographies du bâtiment, localisation cartographique de ce dernier, etc.
Certaines oeuvres uniques ou au contraire représentatives portant la mention 'oeuvre sélectionnée' dans les observations revêtent un intérêt supplémentaire à l'échelon communal avant qu'une étude comparative à une échelle plus large vienne étayer ce choix. Cependant, leur sélection qui découle d'une logique documentaire spécifique à l'inventaire ne réunit pas tous les critères propres à constituer une valeur patrimoniale intrinsèque. D'autre part, un certain nombre de bâtiments antérieurs à 1940 ont simplement été recensées, c'est-à-dire qu'ils sont localisables grâce au système d'information géographique. Souvent transformés de façon importante ce qui ne permet pas de les interpréter, ils n'ont pas fait l'objet d'un dossier individuel.
Présentation générale de la commune :
La commune de Saint-Armel est située dans le bassin rennais sur un plateau de faible relief (54 mètres d'altitude maximale).
Les témoignages les plus anciens d'une occupation humaine à Saint-Armel sont un enclos rectangulaire préromain ou gallo-romain à Beauregard, des vestiges gallo-romains à L'Epine, et dans les parois du ruisseau recalibré de Prunelay des vestiges gallo-romains, des pierres de construction ainsi qu'un niveau de limons charbonneux contenant des tuiles et des tessons de céramique datables des 1er et 2e siècles de notre ère correspondant probabalement à des bâtiments ruraux. La présence de ces vestiges, la proximité de la Seiche et celle de la voie romaine Rennes-Angers ne laissent pas de doute sur l'existence d'un habitat dispersé sur le territoire de la commune actuel.
La paroisse de Saint-Armel est attestée depuis 1240. Mais son histoire est plus ancienne. Saint-Armel tient son nom du moine gallois Armel. Au VIe siècle, le roi Chiledebert donna à l'abbé Armel le territoire de Bochod, une terre inculte et déserte située près de la rivière de Seiche. Il y fonda un monastère. Il est probable qu'une paroisse y fut érigée dès le VIe siècle, bien qu'elle ne soit citée pour la première fois qu'en 1240 sous le nom de Saint-Armel-des-Boschaux. La principale seigneurie de la paroisse, la seigneurie de La Motte, est réunie en 1642 à celle de Chambière pour constituer une vicomté. A cette époque, les seigneurs de La Motte possèdent les manoirs de Prunelay, de La Grande-Rivière et de La Petite-Rivière. La paroisse fait partie au 18e siècle de la deuxième subdélégation de Rennes. En 1790, la commune appartient au canton de Corps-Nuds et au district de Bain. En 1801, elle est rattachée au canton de Châteaugiron. Durant la Révolution, la population, largement républicaine, s'oppose à des bandes de chouans sévissant aux alentours. Un arbre de la Liberté planté derrière l'église, subsiste encore au début du 20e siècle. Le 19e siècle est marqué par le souvenir de cette période, qui s'exprime à travers un anticléricalisme exacerbé de la part de certains magistrats municipaux et par des travaux importants, comme la construction de la gare et de la mairie-école et le transfert du cimetière. Au début du 20e siècle, on assiste à un lent déclin démographique marqué par un fort exode rural, 456 habitants en 1931 ce qui est deux fois moins qu'au mileu du 17e siècle.
Le territoire de la commune forme une petite excroissance vers le nord-ouest, enclavée entre les communes de Vern-sur-Seiche et Nouvoitou. Cette zone peu peuplée présente un patrimoine différent du reste de la commune. La majorité des maisons nobles cités par Paul Banéat y est implantée et cohabite avec quelques grosses fermes isolées.
Le bourg est décentré par rapport au territoire communal, mais à proximité de la voie romaine de Rennes à Angers, aujourd'hui la Départementale 163.
Notons le lieu-dit "la Cave au Loup" signalés sur le cadastre de 1849, auprès de Prunelay. La cave au loup était une fosse destinée à piéger ce prédateur, déjà disparu en 1849 mais dont le souvenir était encore vivace. De nombreux exemples de ce toponyme ont été repérés, à Iffendic, à Médréac et à Pleumeleuc.